Publié dans la revue Cabaret, mars 2014.
Texte de Séverine é.
à l’intérieur de la fatigue
il n’y a plus d’écorce
plus de forêt
les narines
la peau contre la sève
du monde
le corps frémit fragile
en appétit
tu aimes cette fatigue
qui t’enveloppe
et d’un seul coup
t’enlève
sol
ciel
tu aimes cette autre fatigue
qui ne t’a pas rendu visite depuis longtemps
et te terrasse sans prévenir
la tête contre la terre
fort
mal très mal
pas de discible
dans cette souplesse élastique
juste des échos scintillants
par la fatigue tu comprends
le peu qui te tient
la saveur de flotter
loin loin de tout repère
tu ne t’agrippes plus
au théâtre du quotidien
la saveur de flotter
loin loin
tu ignores tout de ce nouveau pays
tant mieux
plus besoin de te tenir droite
plus
tu ne sais pas trop comment te mettre
alors tu ne te mets pas
tu sais tu sens
tu voudrais que ça dure
tu sais tu sens
fatigue cathédrale